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Marc au Sénégal
25 décembre 2017

Noëls d’antan en Haute-Auvergne

Bonjour,

Ce matin j'ai parcouru cet article sur le journal de La Montagne, il m'a rappellé bien des souvenirs, pas pour tous car je suis encore "jeune". Ce n'était pas mieux avant, c'était seulement avant.
Joyeux Noël à toutes et tous.

 


 

Copie de l'article de La Montagne du 25 décembre 2017.

Témoin direct du moment du basculement d’un monde de tradition vers celui de la consommation quand il était enfant d’agriculteur à Neuvéglise, le Cantalien Daniel Brugès s’est depuis fait le chantre de ces coutumes rurales. L’écrivain nous raconte Noël et ses croyances.

Remontons dans le temps. Avant l’invention du Père Noël, des calendriers de l’Avent, avant que la dinde aux marrons ne s’impose sur toutes les tables de France. Quand, dans l’entre-deux-guerres, dans la très catholique Haute-Auvergne, Noël était avant tout une fête chrétienne. Daniel Brugès raconte. 

Le repas

« Ce n’était pas le festin d’aujourd’hui. Pour la veillée, c’était juste une soupe, amélioré la plupart du temps : de choux, d’un bout de lard, puis de vermicelles quand ils firent leur apparition. La vraie originalité, c’est le pâté aux pommes qu’on partageait en rentrant de la messe. Pendant que les hommes buvaient un grog. Le 25 rien de particulier n’était programmé. »

La messe

« C’était le passage obligé, le moment fort de Noël. Dans les grosses fermes, les ouvriers avaient même le droit de partir plus tôt pour se préparer. Toutes les familles se devaient d’y aller ; on prédisait un an de malheur à ceux qui ne s’y rendaient pas. On mettait les plus beaux habits, les costumes de mariage pour les hommes, même. Et on partait à pied pour rallier l’église. En faisant des détours parfois : dans certains coins du Cézallier, des chemins étaient interdits, parce qu’on pouvait y rencontrer le diable en personne?! A l’église, les sièges étaient attribués selon le rang des familles. Tout le village s’y retrouvait. »

 La bûche

« On choisissait au moment de la coupe du bois une belle grosse bûche de bois dur, du chêne ou d’un arbre fruitier. Jamais de tilleul par contre. On mettait la bûche dans l’âtre avant de partir à la messe et elle devait brûler encore quand on rentrait. Après, on gardait les cendres : on les disperserait plus tard pour chasser les orages.

« Les enfants mettaient les sabots dans le cantou et dans la nuit, le petit Jésus leur amenait des cadeaux. Une orange et généralement un petit jouet en bois taillé par le père ou le grand père. Il y eut ensuite dans le Cantal la mode des jouets Dejou, des figurines en bois fabriqués dans une usine d’Arpajon. Les enfants avaient aussi droit à une gourmandise : un Jésus en sucre dans un sabot en chocolat. »

 Le repos

« Les bœufs avaient droit à un jour férié le 25, pour avoir veillé sur Jésus la veille. À la ferme, ce n’était pas un jour chômé à proprement parler, mais il y avait peu de travaux à faire, on prenait le temps. »

Les croyances

« Dans toute l’Auvergne, il se disait que les animaux parlaient entre eux dans l’étable la nuit du 24. Et malheur à celui qui ouvrait la porte?! Mais comme on était à la messe… Sur l’Aubrac, on racontait même que les blocs de granit bougeaient pendant l’office, avant de reprendre leur place. »

Les dictons

« Il y en avait plusieurs : pour invariablement prévoir un hiver rude : beaucoup de paille, guère de blé, si Noël est étoilé?; Noël porte l’hiver dans sa besace, si elle n’est derrière, c’est qu’elle est devant?; et si Noël tombe un lundi, adieux abeille et brebis, de quatre bœufs, vends en deux et demi. » 

Yann Bayssat.

Quand minuit approche, tous les villageois convergent vers l’église.?Aquarelle Daniel Brugès

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