Apprendre à s'aimer

Bonsoir tard,

Une coupure d'éléctricité a eu raison de la préparation d'un petit message ce matin. Rentré un peu tard de brousse, j'ai l'energie pour partager encore un instant.

Que de belles réactions hier à mes quelques mots de RIEN. Bien sur que je ne suis pas rien, vaurien peut être ! J'aime à ne pas être mieux que quiconque et encore plus avec les personnes que je côtoie depuis mon arrivée au Sénégal. Je fais tout pour qu'ils ne se sentent pas Rien et pour contrer cela je suis le même Rien qu'eux .....

D'ailleur voilà ce qu'écrivait Marie Pierre ce matin :

Quand il est question d’apprendre à s’aimer, on pense généralement à dresser la liste de nos qualités, à respecter davantage nos besoins, et à se chouchouter avec de belles activités et de bons bains chauds. Et c’est certainement une très jolie partie de l’équation (sauf peut-être pour la liste de qualités… Je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais rien retiré de ce type d’exercice).

Cela dit, il y a une autre façon, incroyablement profonde et phénoménalement puissante, d’arriver à cet état de plénitude qu’on cherche tant. Je parle ici d’apprendre à s’aimer à travers les autres. Voici ce que j’entends…

Les parties de nous qu’on a de la difficulté à accepter nous repousseront généralement autant chez l’autre que chez nous. Par exemple, si on tend à juger notre émotivité et notre vulnérabilité, les personnalités publiques qui nous semblent émotives et vulnérables nous taperont sur les nerfs – ou nos proches nous irriteront lorsqu’ils nous sembleront fragiles. Ou si on rejette intensément la partie de nous qui pourrait être lente ou paresseuse (qu’elle s’exprime ou non dans la réalité), on aura tendance à être dégoûté par les gens qui semblent ne pas avoir beaucoup de volonté.

Ça, on en a souvent déjà conscience, n’est-ce pas? Mais ce qu’on ne réalise généralement pas, c’est le magnifique cadeau qui nous est offert, ainsi, sur un plateau d’argent. Voyez-vous, chaque fois qu’une personne nous fait réagir, on a une précieuse occasion de commencer à s’aimer encore plus profondément, à travers elle. Car si on choisit d’apprendre à l’accueillir telle qu’elle est, malgré cette partie d’elle – de nous – qu’on tend à juger, on choisit de s’accueillir tel qu’on est aussi en même temps. C’est la même chose. Ainsi, même si on ne pense même pas à nous (ou à notre liste de qualités…), on finira par s’aimer un peu plus profondément. Cela ne peut faire autrement.

N’est-ce pas évident (et merveilleux), quand on y pense? Et ça peut être extrêmement efficace, car plutôt que d’essayer de trouver comment s’aimer et de se perdre dans des concepts flous, on a quelque chose de «tangible» – une projection concrète de ce qui se passe à l’intérieur de nous.

La première étape est bien sûr de reconnaître le phénomène – de réaliser qu’on rejette une partie de nous à travers l’autre. Par exemple, la personne nous tape sur les nerfs car elle fait une petite erreur, et on réalise que les standards incroyablement élevés qu’on a pour elle sont les mêmes qu’on a pour nous. Donc quand on sent la raideur s’installer en nous, on prend quelques bonnes respirations, et on choisit d’accueillir l’autre dans toute son humanité (qu’on continue de la côtoyer ou non). Si c’est difficile, on crée une petite ouverture, on fait un premier pas. À défaut de pouvoir l’aimer, on commence par la respecter, par exemple… Juste lui permettre d’être comme elle est.

Tout ce qu’on offre à l’autre, on se l’offre en même temps. Pour cette raison, et pour tant d’autres, on peut voir chaque rencontre, chaque petit moment, comme une occasion d’apprendre à aimer un peu plus profondément… D’ouvrir notre cœur encore plus largement, jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour englober le monde entier. Avec nous dedans.

Comments

[lucie]

Très bel écrit et ressenti d'apprendre à s'aimer.

Bises